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Asie du Sud-Est : rayonnement culturel indienInfluences culturelles indiennes sur l'Asie du Sud-Est

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Influences culturelles indiennes sur l’Asie du Sud-Est

En introduction à article qui suit, voici la citation d’un orientaliste français :

« …l’indianisation de l’Asie du S-E au cours des premiers siècles de notre ère s’est produite après environ mille ans d’échanges réguliers avec l’Inde, durant lesquels certaines populations de l’Asie du S-E, qui avaient commencé à s’organiser selon des systèmes politiques de plus en plus complexes, jouèrent un rôle décisif, en particulier dans la mise en place de réseaux commerciaux par la voie maritime, pour l’exportation de l’or et de l’étain. » P.-Y. Manguin, 2005

Précisons que cette lente mais constante influence culturelle a été le fait de marchands, gens de métiers, artistes, savants, religieux et s’est déroulée pacifiquement, sans pressions ni interventions armées. Les modèles culturels indiens et sri-lankais (écriture indienne, pali, sanscrit, astronomie, ordre royal, cosmologie, religions, art, etc.) se greffèrent sur des organisations étatiques autochtones pré-existantes et débouchèrent sur des formes d’organisations socio-politiques originales.


Carte des Etats indianisés de l’Asie du Sud-Est


Chronologie des Etats indianisés de l’Asie du Sud-Est

° I/II-VIIe s. Funan / Oc Eo

° I-IXe s. Etats pyu et môn

° III-XIXe s. Nakhon Si Thammarat / Nagara Sri Dhammaraja

° IV-XV/XIXe s. Champa/Champadesa (cf. article « Champa, royaume disparu, culture vivante »)

° VI-XIe s. Dvaravati / Tawarawadi (cf. article « Dvaravati »)

° III/VII-VIIIe s. Tchen-La

° VII-XIIIe s. Hariphunchai (cf. article « Lan Na, royaume du Nord »)

° VII-XIIIe s. Sri Vijaya / Sriwichahi

° VII-XIVe s. Lavo /Lopburi (cf. article « Lan Na, royaume du Nord »)

° IX-XVe s. Khmer (cf. articles sur les Khmer et les Khmer en Thaïlande)

° XIII-XIXe s. Lan Na (cf. article « Lan Na, royaume du Nord)


Le Funan et Oc Eo (I/II-VIIe s.)

Dans la basse vallée du Mékong, vers le IIe s., des Môn-Khmer1ou des Chamétablirent ce premier grand royaume pratiquant le commerce maritime d’Asie du S-E.

En l’absence d’inscriptions en langage local, c’est aux chroniques chinoises plus tardives (III-VIIe s.) que nous devons nos informations. Ces descriptions ont permis de donner un nom au royaume, à savoir Funan (en chinois, Biu Nam) et de le situer géographiquement.

La légende de ses origines veut qu’un guerrier ou brahmane hindou nommé Kaundinya arriva au Funan, où il épousa la princesse Soma et devint roi. Culturellement plus avancé, il aurait habillé la princesse qui était nue, civilisant ainsi les Funanais.

Un second roi hindou serait d’ailleurs arrivé vers 480, inaugurant une nouvelle phase d’indianisation, ce qui paraît confirmé par la recherche et l’art. Ce roi, nommé Jayavarman envoya deux ambassades en Chine.

Le peuple, qui semble avoir bénéficié d’un bon niveau de vie, habitait dans des maisons en bois et pratiquait l’artisanat; les Funanais étaient de bons marchands et constructeurs de bateaux; le roi vivait avec sa cour dans un palace à étages et se déplaçait à dos d’éléphant. Les distractions consistaient en combats de coqs et de cochons; la justice fonctionnait selon le jugement de dieu.

Les Funanais pratiquaient les religions hindoues (shivaïsme et vishnouïsme). Le bouddhisme mahayana apparut au Ve s. sous la forme de statues et tablettes votives, monuments religieux et funéraires. Aux V et VIIe siècle, les monuments funéraires, uniques en Asie du S-E, ainsi que d’autres objets (statuaire), indiquent un lien avec le monde indo-iranien.

Lors du 1er millénaire, des marchands de Sogdiane et Bactriane3, pratiquant le commerce entre l’Inde et la Chine sur la Route de la soie, résidaient nombreux dans le port de Dunsun, sous contrôle du Funan. C’est à eux que l’on doit l’apport d’objets précieux (joaillerie, gemmes) de l’Océan Indien et de la Méditerranée.

Plus qu’à celle d’un royaume centralisé, l’organisation politique du pays devait correspondre à la notion de mandala4; le Funan s’étendait du delta du Mékong au lac Tonlé Sap5; outre que sur le commerce maritime, son économie était basée sur la riziculture.

Etabli sur un territoire plat et riche en eau, le Funan créa un ingénieux système hydraulique, avec ses bassins, canaux et étangs, mobilisant et dirigeant pour cela une importante masse de main-d’oeuvre prouvant la puissance de son pouvoir politique.

Vers 650, les zones côtières du Funan semblent avoir été abandonnées au profit de l’arrière-pays, les canaux n’étant plus entretenus. Le déclin fut probablement dû à l’émergence de nouvelles routes maritimes et du royaume de Srivijaya, qui imposa sa souveraineté sur les détroits pendant plusieurs siècles; selon les Chinois, le Funan aurait cédé le pas à un Etat pré-khmer, nommé Tchen-la.

Le « découvreur » du Funan est le sinologue Paul Pelliot qui, en 1903, fit état d’une culture du delta du Mékong, que les sources chinoises appelaient Funan. Quant à lui, Louis Malleret, de l’Ecole Française d’Extrème-Orient, entreprit en 1943-44 de vérifier la provenance d’objets qui inondaient les marchés de Saigon; il identifia ainsi un groupe de sites dans le delta, réunis autour d’un lieu-dit Oc Eo.

Les fouilles effectuées sur place permirent de découvrir des fonds de monuments en briques, des statues et des milliers d’objets qui font d’Oc Eo l’un des sites les plus productifs d’Asie du S-E. En 1976, les fouilles furent poursuivies par des archéologues vietnamiens qui créèrent l’expression de « culture Oc Eo »; les archéologues travaillant au Cambodge (Angkor Borei) enrichirent leurs recherches.

Angkor Borei est le premier site habité de l’ensemble qui sera le Funan (V-IVe s. av. JC); Oc Eo le suivra au Ier s. ap.JC.

Ces sites sont reliés entre eux par un ensemble de canaux de 90 km de long, que seul un royaume organisé aurait pu réaliser; la recherche situe ces travaux autour du II-IVe s., avant l’indianisation.

Devenu centre du commerce maritime du Funan, Oc Eo se transforma à son tour en producteur d’objets d’artisanat pour l’exportation.

Les nombreuses statues de Vishnou indiquent que son culte avait la faveur des marchands opérant entre l’Océan indien et la Mer de Chine méridionale.

Le déclin d’Oc Eo accompagna celui du Funan, mais la légende dit que son élite aurait participé à la fondation de Srivijaya.

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Ethnies parlant les langues môn-khmer ; ces langues regroupent de nos jours au moins 132 langues diverses, dont principalement le khmer et le vietnamien, et 85 millions de locuteurs ;

2 Fédération de royaumes d’origine malaysienne établis dans la partie méridionale de l’actuel Viet Nam ;

3 Royaumes hellénistiques d’Asie centrale créés par les successeurs d’Alexandre le Grand ;

4 Terme sanskrit signifiant cercle, sphère, environnement, communauté ;

5 Grand lac placé au milieu du Cambodge;

Les Etats des Pyu et des Môn en Birmanie (I-IXe s.)

De même que les Môn, les Pyu proviennent, semble-t-il, des confins du Tibet. Ils s’établirent dès les premiers siècles dans la vallée de l’Irrawady1, où ils fondèrent des cités entre le I-Ve s.; vers le III-IVe s., ils occupèrent les bassins du Salawin et du Sittongoù ils fondèrent également des cités. Indianisés, ils créèrent le royaume de Thaton; devenus maîtres du delta de l’Irrawadi au IXe s., ils déplacèrent leur capitale à Pégou/Hamsavati, qui passa sous la tutelle du royaume birman de Pagan au XIe.

Du fait de leur proximité de l’Inde, ces royaumes furent parmi les premiers en Asie du S-E à recevoir la culture indienne.

En effet, les côtes birmanes furent le premier endroit où les marchands indiens, à la recherche de l’or, des pierres précieuses et des épices fondèrent leurs comptoirs, devenus bientôt permanents. Ces comptoirs sont à l’origine des modèles culturels adoptés par les Pyu et les Môn, puis par les autres Etats de l’Asie du sud-Est.

Premier fondé au Ier s., le royaume pyu de Halin était vishnouïste. On y découvrit des inscriptions en pyu et brahmi et des urnes avec des cendres.

Le royaume de Beikthano fut fondé au IIe s.; il possédait une enceinte en briques avec des portes fortifiées, des édifices en briques dès le IVe et des urnes funéraires groupées dans des halles.

Le royaume de Sri Ksetra, fondé au Ve s., avait pour capitale Prome/Hmawza. Selon la légende, c’est Vishnou qui aurait fondé la ville, mais ses habitants étaient bouddhistes theravada. On connaît les noms de trois de ses rois, de la dynastie Vikrama, et on a retrouvé leurs urnes funéraires; les chroniques chinoises du pays de Piao font état du royaume de Sri Ksetra.

Prome était entourée d’une muraille en briques recouvertes d’émail vert, avec 12 portes, entourée d’un fossé, avec des tours aux angles; on y retrouva des stupa cylindriques sur le modèle d’Orissaen Inde, ainsi que des temples. Sri Ksetra exportait des étoffes et des jarres en terre-cuite.

Le déclin des Etats pyu commença avec la conquête de la vallée de l’Irrawady par le royaume de Nanzhao, Etat sinisé du Nord, en 760.

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1 Principal cours d’eau du Myanmar

2 Deux cours d’eau du Myanmar

3 État de l’Est de l’Inde, sur le golfe du Bengale. Il est connu pour ses nombreux temples hindous anciens

Nakhon Si Thammarat/Tambralinga (III-XIXe s.)

Peuplée par des Malais, la principauté de Tambralinga, située entre Chaiya au Nord et Pattani1au Sud, avait son centre à Nagara Sri Dhammaraja (Nakhon Si Thammarat).

Les chroniques chinoises font mention, dès le IIIe s., d’une cité-Etat nommée Pan Pan. Plus tard, aux XIII-XIVe s., ces chroniques mentionnent Danmaling, identifiée comme Tambralinga; cependant, au XVIe s., la ville était connue des marchands européens sous le nom de Ligor.

Tambralinga aurait été vassal de Srivijaya (Sanfoqi en chinois) entre le VIIIe s. et le XIIe s. En 1025, le roi indien cholaRajendrachola Ier conquit la principauté alors qu’au XIIe, Tambralinga aurait été vassalisée par les Khmer.

Une inscription de 1230 nous informe qu’à cette époque le souverain de Tambralinga se nommait Chandrabhanu; selon les chroniques cinghalaises, ce roi aurait attaqué l’île de Ceylan par mer, en 1247, puis une seconde fois en 1262, mais aurait été défait et tué.

L’affaiblissement consécutif de Tambralinga, le plus important vassal de Srivijaya dans la péninsule malaise, aurait facilité sa vassalisation par Sukhothaivers la fin du XIIIe s.

La pierre de Ramkhamhaeng, document de première importance pour le royaume du Siam, datée de 1283, mentionne Nakhon Si Thammarat comme royaume vassal de Sukhothai; vers la fin du XIVe s., Tambralinga aurait été conquise par le royaume de Melayu (Sumatra) avec l’aide de Java; en 1365, le roi de Java aurait accepté que Tambralinga soit tributaire du Siam; c’est à la fin du XIXe s., que Nakhon Si Thammarat fut définitivement absorbée au sein du royaume du Siam.

Tambralinga pratiquait l’hindouisme, mais semble avoir été un important centre du bouddhisme theravada dès le XIe s. Vers le XV-XVIe siècle, Tambralinga fut en partie islamisée, de même que le Sud de la péninsule malaise et la majorité des îles indonésiennes.

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1 Deux villes-Etats situés dans l’actuelle Thaïlande du Sud-Est

2 Dynastie du Sud de l’Inde (I-XIIIe siècles)

3 Premier royaume siamois (XIIIe siècle) ;

Le Tchenla (III/VII-VIIIe s.)

Le Tchenla aurait eu pour centre le site de Lingaparvata, aujourd’hui Vat Phu au Laos, et se serait étendu dans la moyenne vallée du Mékong; le fondateur du royaume, vers le Ve s., aurait été le roi Shresthavarman.

Cet Etat, dont les habitants auraient appartenu au même groupe môn-khmer que les Funanais, dont ils étaient tributaires, fut aussi indianisé.

Les chroniques chinoises nous renseignent sur le Tchenla/Zhenla jusqu’au VIIIe.

Dès le VIe s., à la suite de problèmes dynastiques, des conflits opposèrent le Tchenla au Funan; lorsque le Funan fut en déclin, le roi du Tchenla, Isanavarman réussit à réunir les deux royaumes sous sa personne. Toutefois, en l’absence d’héritiers, le Tchenla/Funan se scinda, vers 681, en deux Etats : le Tchenla de terre et le Tchenla d’eau; ce dernier s’étendit sur le delta du Mékong et une partie de l’actuel Cambodge, le premier, sur le Moyen-Mékong et le plateau de Khorat1. Vers 723, une nouvelle scission divisa le Tchenla en de nombreux Etats, dont certains noms nous sont connus. Dès 750, les rois Sailendra de Java attaquèrent le Tchenla d’eau, qu’ils pillèrent puis occupèrent pendant une décennie; plus tard, vers la fin du VIIIe s., le Tchenla fut absorbé par les Khmer.

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1 Situé dans l’actuelle Thaïlande du Nord-Est, ce plateau est habité par des ethnies lao et khmer ;

Srivijaya (VII-XIIIe s.)

En 1918, l’archéologue français Georges Coedès découvrit que les sites dits « Shih-fo-shih » ou « San-fo-ch’i », mentionnés dans les chroniques chinoises du VII, correspondaient à Srivijaya dans les inscriptions du VII-XIe s. C’est ainsi que fut « découverte » cette thalassocratieindianisée, qui laissa une empreinte non négligeable dans l’art de la région.

La plupart des inscriptions du VIIe s. furent découvertes près de l’actuelle ville de Palembang à Sumatra, ce qui fit penser qu’il s’agissait de la capitale de Srivijaya. Cependant, d’autres chercheurs ont supposé que la capitale se situait à Kelantan en Malaisie ou à Chaiya en Thaïlande. Or la capitale aurait pu changer de site comme c’était le cas dans les anciens royaumes javanais.

Les découvertes faites à Sumatra, datant du début de l’ère chrétienne, ont des ressemblances avec la civilisation Dong Sonau Vietnam.

Dès le IIe s., il a donc dû y avoir des liens anciens entre l’Insulinde (actuelle Indonésie) et le continent, l’Inde et la Chine. On suppose qu’il a existé un royaume de Palembang, antérieur à Srivijaya, qui se consacrait déjà au commerce maritime.

Au VIIe s. le royaume indianisé de Srivijaya en formation conquit d’abord les endroits stratégiques de la côte sumatrienne, le long du détroit de Malacca.

Une inscription sur pierre de Chaiya, datant de 775, révèle l’existence de relations entre Srivijaya et le royaume des Sailendra de Java; ces relations furent tantôt pacifiques, tantôt conflictuelles; Srivijaya semble avoir dominé l’Ouest et Java l’Est de l’archipel indonésien.

Au IXe s., Balaputra de la dynastie sailendra fut couronné à Sumatra; une ère de prospérité s’ensuivit, de bonnes relations furent établies avec les Palade l’Inde.

Au cours des siècles, Srivijaya étendit son territoire, entre autres à l’actuelle Thaïlande; des marchands arabes et chinois mentionnèrent Srivijaya comme un royaume puissant et prospère comprenant des Etats vassaux à Sumatra, Java, Bornéo et dans la péninsule malaise.

Ce royaume faisait le commerce du camphre, du bois de senteur et du poivre à destination de la Perse, de l’Inde et de la Chine, tout en important des biens de ces pays.

Srivijaya était connu comme étant un royaume bouddhiste mahayana: de nombreux étudiants en théologie chinois et indiens venaient y parfaire leurs connaissances; le tantrisme y était aussi pratiqué et l’hindouisme y avait ses fidèles.

Son art est parfois appelé « art de Sumatra », en dépit du fait que Java présente davantage de restes archéologiques. A Sumatra, les monuments étaient en briques, parfois en bois, à Java, en pierre volcanique. Les temples et sculptures s’inspiraient de la culture indienne, réinterprétée selon le goût local. On y trouve aussi des modèles chinois provenant de différentes places et époques. Les sculptures retrouvées à Sumatra, Java et en Thaïlande méridionale présentent néanmoins d’évidentes ressemblances, ce qui permet de parler d’un « art de Srivijaya ».

Malgré les bonnes relations que Srivijaya entretenait avec l’Inde, au XIe s. il y eut des conflits entre les deux pays, avec des attaques navales indiennes en 1025 et 1068. Il y eut aussi des conflits avec l’île voisine de Java. Vers la fin du XIIIe s., Srivijaya succomba sous les attaques de Java et ses Etats vassaux se libérèrent de son emprise.

Srivijaya dans la Thaïlande actuelle

L’indianisation arriva dans l’actuelle Thaïlande méridionale vers le IV-Ve s.; on y a découvert des sculptures en pierre et bronze, des tablettes votives, des céramiques ainsi que de l’architecture, que l’on peut attribuer à l’art de Srivijaya. Une statue du Bouddha fut retrouvée à Narathiwat, une de Vishnou à Chaiya. Des objets découverts à Surat Thani, Songkhla, Phang-nga et Nakhon Si Thammarat témoignent d’influences indiennes, gupta (IV-VI), post-gupta (VI-VIII), pallava (VII-IX) et chola (X-XI). Le bouddhisme mahayana étant très répandu, la plupart de sculptures sont comparables à celles de l’art javanais des VII-VIIIe s., avec des statues du Bouddha et de bodhisattva.

En architecture, on ne connaît que des restes de temples en briques du IX-Xe s. (Wat Kaew, Chaiya), parfois restaurés (Wat Phra Borom That, semblable à un temple du centre de Java).

Des royaumes établis dans l’actuelle Thaïlande du Sud faisaient partie du royaume de Srivijaya et se trouvaient sur la route du commerce entre l’Inde et la Chine : c’est par l’intermédiaire de routes de terre traversant la presqu’île malaise qu’un commerce de transbordement entre les Golfes du Siam et d’Andaman se mit en place. L’une de ces routes allait de Kedah à Songhkla (Singora), les autres de Trang à Phatthalung, de Kra à Chumphon et de Ta Kua Pa à Chaiya.

Deux inscriptions trouvées à Chaiya, datées de 775 et de 782, mentionnent le nom du royaume de Srivijaya; en suivant la progression du bouddhisme mahayana, l’influence de Srivijaya semble s’être étendue aussi à l’actuelle Thaïlande centrale et du Nord-Est.

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1 Etat fondé principalement sur la domination de la mer ;

2 Nom donné à une culture de la proto-histoire de l’Indochine, d’après un village situé au Viet Nam ; 

Dynastie indienne bouddhiste qui régna sur le Bengale et le Bihar du VIII  au XXII siècle ;


Voies de diffusion du bouddhisme suivant les tracés des Routes de la soie


 


 

Cosimo Nocera est historien et guide du Musée national de Bangkok. Il a vécu et travaillé en Italie, Suisse et en Amérique andine (Pérou, Equateur et Bolivie). Après un long séjour en Asie du Sud-Est, il vit actuellement en Suisse française.

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