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Les Saints : Saint Sébastien, Saint MartinLe catéchisme sur les murs, introduction/14

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Les peintures des murs d’églises

Les peintures murales sont le centre d’intérêt de notre série d’articles « Le catéchisme sur les murs » ; plus précisément, nous nous intéressons aux peintures médiévales, sur une période allant dans les grandes lignes de la chute de l’Empire romain d’Occident (conventionnellement située au moment de l’abdication de l’empereur Romulus Augustulus, le 4 septembre 476) à la fin de l’Empire romain d’Orient (située au moment de la chute de Constantinople en 1453). 

La présente suite d’articles introductifs sert de mise en contexte à cette série, qui s’attache à montrer, souvent sous la forme d’articles thématiques ou historiques, quelques églises suisses, italiennes et françaises possédant des peintures murales médiévales.

Articles introductifs

1. Le christianisme et l’art. Pour ou contre l’image ? La Bible des pauvres 

2. Les Morts et les Vivants 

3. Les Saints : Saint Christophe, le Christ du Dimanche

4. Le Jugement Dernier, l’Enfer, la Gueule d’enfer, le Diable 

5. Le Purgatoire, le Paradis, les Anges

6. Thèmes liés à Marie : Notre Dame de la Miséricorde; Annonciation

7. Les Saints : Saint Nicolas de Flüe

8. La Trinité

9. Peintures médiévales d’églises : curiosités 1

10. Peintures médiévales d’églises : curiosités 2

11. Peintures anciennes d’églises

12. Plafonds peints d’églises médiévales

13. Les Saints : Saint Georges, Saint Michel

14. Les Saints : Saint Sébastien, Saint Martin

15. Les Saints : Saint Pierre, Saint Laurent

16. Livre de la Genèse : création du monde, Adam et Eve, Noé et le Déluge, Caïn et Abel; Vices et Vertus

 

Saint Sébastien

Sébastien est né à Narbonne en 256, lorsque Dioclétien était empereur. Il grandit à Milan et fut élevé dans la foi chrétienne. S’étant établi à Rome, en 283 il devint officier de l’armée impériale, puis tribun, en dissimulant sa foi chrétienne. Profitant de sa fonction, il diffusa le christianisme parmi les fonctionnaire et les militaires de la cour. Le prosélytisme de Sébastien fut jugé peu compatible avec ses fonctions de militaire ; en 302-04 il fut convoqué par l’empereur Dioclétien qui ordonna qu’il soit attaché à un arbre et criblé de flèches.

Néanmoins, Sébastien survit et une femme chrétienne l’abrita et le soigna. Après sa guérison, il retourna chez Dioclétien pour l’interpeller, mais cette fois-ci l’empereur le fit battre à mort. Une autre femme chrétienne récupéra son cadavre et le fit ensevelir près des reliques des apôtres.

A partir du VIIe siècle, pendant un temps, Saint Sébastien fut vénéré comme protecteur contre la peste.

C’est à Jacopo da Varazze et sa Legenda aurea que l’on doit les informations sur la vie de Sébastien.

Sur le plan iconographique la plupart du temps Saint Sébastien est montré lors de son martyre, transpercé de flèches ; parfois, on aperçoit ses bourreaux. On le voit aussi accompagné par la Vierge et l’Enfant où par d’autres saints. Plus rarement, le saint est montré avec son attribut, une flèche.

 

Saint Martin de Tours

Martin est né à Savaria en 316-17 (actuellement Szombathely, en Hongrie). Il passa son enfance en Italie, à Pavie.

Par la volonté de son père, officier dans l’armée, à quinze ans il s’engagea dans la cavalerie impériale qui l’envoya en Gaule. Sans avoir été baptisé, il fut élevé dans la foi chrétienne, alors largement diffusée. Malgré son désir de se consacrer à la prêtrise, il dut y renoncer à cause de l’opposition de ses parents. Il passa donc une longue période de catéchuménat marquée par des épisodes restés célèbres, comme l’offrande d’une partie de son manteau à un mendiant, à Amiens, ou la rencontre avec Saint Athanase d’Alexandrie à Trèves, en 336-337. Il quitta l’armée en 356, après avoir été baptisé, et se rendit à Poitiers auprès de l’évêque Hilaire. Puis débuta une période de voyages qui le conduisirent en Hongrie, à Milan, et à la solitaire île de Gallinara au large d’Albenga, en Ligurie; puis il retourna en Gaule où, en 360, il fut ordonné prêtre.

En 361, il se retira à Ligugé, en Poitou, où il fonda un monastère sur un terrain situé sur les ruines d’un site cultuel gallo-romain, qui lui avait été donné par Hilaire. C’est là que débuta sa vie monastique anachorète et contemplative, inspirée de l’ascétisme oriental. Ce lieu de retraite est considéré comme le premier monastère en Europe.

En 371, malgré lui, il dut accepter d’être élu évêque de Tours. Il décida de s’établir dans un monastère qu’il fonda en 372, à Marmoutier. Ami des pauvres et des opprimés, il consacra une grande partie de son activité à la diffusion du christianisme dans les campagnes de la région, où il acquisit une grande popularité.

Il mourut en 397, à Candes (appelée de nos jours Candes-St-Martin), où il s’était rendu et qui fut la première paroisse de la région de Tours.

Martin fut l’un des premiers saint non martyrs canonisés par l’Église. Sa vie est connue surtout par la Vita Sancti Martini (Vie de Saint Martin), écrite encore avant la mort du Saint, en 396-97, par son disciple, Sulpice Sévère.

Dès le Ve siècle, le culte de Saint Martin déboucha sur une figure iconographique qui le représente généralement à cheval ou à pied, en train de partager son manteau pour en donner la moitié à un mendiant. Plus rarement, on le voit en compagnie d’autres saints.

Son culte fut principalement centré sur la France, où 4000 églises, ainsi que de nombreux villages, portent son nom, mais il se diffusa rapidement partout en Europe.

Cosimo Nocera est historien et guide du Musée national de Bangkok. Il a vécu et travaillé en Italie, Suisse et en Amérique andine (Pérou, Equateur et Bolivie). Après un long séjour en Asie du Sud-Est, il vit actuellement en Suisse française.

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